la Forêt Dugain

11 mai 2014

Depuis notre arrivée, il y a bientôt 3 ans, nous avions déjà voulu aller à la Forêt Dugain. Mais nos messages téléphoniques sont restés sans réponse... Nous pensions avoir fait une croix dessus quand, en fouillant sur le site du Beau Pays, site de l'office de tourisme du Nord, nous sommes tombés sur une sortie organisée par leurs soins. Nous nous y sommes donc inscrits.

Rendez-vous à 9h30 là-haut, à 650 m d'altitude. Il vaut mieux prévoir le pull !

Nous sommes une vingtaine à nous être inscrits sur cette journée. Le site disait :La forêt Dugain est l'une des rares forêts privées accessible au grand public ; Profitez-en! (visite guidée + déjeuner).

La propriétaire nous attend et nous commençons la visite à l'heure dite. Comme c'est une forêt privée, elle est clôturée ; le portail est donc spécialement ouvert pour nous. Le soleil cogne ; les premières explications nous sont données à l'ombre, heureusement :

« A La Réunion, sur les 105000ha de forêt, 20000 sont privés. Son fort taux d'endémisme et sa biodiversité ont été des atouts pour son classement au patrimoine mondial de l'humanité en 2010.

La forêt Dugain est une forêt étagée : muscinale, arbustive, arborée. La propriétaire, passionnée,

nous fait d'abord un petit historique ; cette forêt appartient à sa famille depuis 3 générations. Au départ, elle était exploitée pour la construction des habitations et pour le charbon de bois jusque dans les années soixante.Une vingtaine de personnes y travaillaient. Puis l'évolution économique a fait que l'exploitation a cessé. Les plantes envahissantes, profitant de la lumière et de l'espace libre, ont proliféré (essentiellement les goyaviers)... Nous attaquons la grimpette par paliers d'environ 150m . A chaque arrêt nous sont données des explications sur toute cette végétation, tant pour sa reconnaissance que pour son utilisation. En effet, ici, beaucoup de plantes sont utilisées dans la pharmacopée. Nous avons donc vu, et appris à reconnaître ce jour-là l'ambaville (médicinale), l'osto café (anti-oxydant, anti-bactérien et diurétique), le bois maigre, le mahot endémique, le bois d'andrèze (utilisé autrefois pour la fabrication de traverses pour le rail), le tan rouge, la paille-sabre (pour faire des toitures), les branles de différentes sortes, le bois de piment, le bois de joli-coeur qui, paraît-il, porte bien son nom puisqu'il soigne l'acné et aurait des propriétés aphrodisiaques, le pimpin des hauts, le gui péï, le change écorce qui, lui, soigne la peau, le lingue noir, le bambou-balai, le bois de Noël qui ressemble au houx de métropole, le bois de pommes, le bois de perroquet, le quiquina péï utilisé pour soigner le paludisme, le bois de négresses et ses vertus abortives, le bois de rempart et ses jolies petites clochettes roses, le mapou, le pimpin rouge, le pandanus sans oublier les fougères arborescentes, les fougères pionnières, les lianes et les fleurs (crocosmias, les orchidées Cynorkis...)....

Bref, plein de choses, mais impossible de tout retenir...

Nous redescendrons avec plein de choses dans la tête et dans les yeux. Un petit bémol : nous n'avons pas pu nous rendre au point de vue sur Salazie, pourtant tout proche car le sentier ONF est fermé.

Puis ce sera l'heure du repas, préparé avec amour par la maman de notre guide. Nous prenons l'apéritif dehors : samoussas, divers punchs, jus de fruits. Heureusement le repas sera servi dans une salle car, mine de rien, c'est un peu juste pour manger dehors, surtout qu'il farine de temps en temps. Le menu ? Gratin de citrouilles, cari de poulet avec son riz, son grain, son piment et gâteaux divers avec confitures.

Il ne nous reste plus qu'à rejoindre la chaleur des bas ! (toute relative, cette chaleur car les températures ont bien baissé depuis une quinzaine)