balade patrimoniale dans Sainte-Suzanne

Ce dimanche, nous faisons calme : nous nous sommes inscrits à la balade patrimoniale sur les traces du Rwa Kaf et d'Edmond Albius, organisée par l 'Association Sauvegarde Mémoire Réunionnaise. Nous avions eu l'info par un prospectus distribué dans les boîtes aux lettres : Une balade pour découvrir les richesses du patrimoine de Sainte-Suzanne, une commune riche en histoire, une ville durable et solidaire. Venez découvrir l'histoire des lieux, des personnages (le Rwa Kaf, Edmond Albius, l'histoire du ti train lontan, le maloya...)...

Le rendez-vous est fixé à 7h du matin (C'est tôt pour un dimanche ! Il a fallu que je mette le réveil!). Nous sommes accueillis avec un petit café qui nous fait patienter pour attendre les inévitables retardataires !

Mr le Maire et son adjointe viennent saluer l'association et ses participants.

Puis, nous partons à pied vers le Centre-Ville.

Tout d'abord, une petite halte au niveau du cimetière où notre guide nous explique succinctement qu'il est prévu de réhabiliter la mémoire de quelques personnages réunionnais enterrés ici ; c'est un projet de l'association qui sera concrétisé l'an prochain.

Puis nous nous dirigeons vers la Mairie où nous pouvons admirer la fresque représentant la vanille.

Petite halte sur la place de la mairie où notre guide nous fait un historique rapide de Sainte-Suzanne : l'église, la mairie... Il nous explique que Sainte-Suzanne a été autrefois une importante commune agricole. Elle ne comptait pas moins de 10 sucreries, à l'époque où l'île en comptait une centaine, ce qui fait quand même 10 %. Sainte-Suzanne a vu, comme toutes les communes réunionnaises, sa population augmenter mais elle reste quand même une commune agricole.

Puis il nous parle alors du Rwa Kaf. Je suis un peu déçue car je pensais que nous irions visiter le quartier des Trois Frères, quartier agricole, mémoire vivante (disait le prospectus) mais non.... C'est là que travaillait le Rwa Kaf, en tant qu'ouvrier agricole sur les terres à sucre des Trois Frères. Le Rwa Kaf, de son vrai nom Gérose Baritvoise, est un artiste réunionnais qui a oeuvré à la réhabilitation du maloya, alors interdit ; il s'est même produit à l'Olympia. Le Roi Cafre, le Roi des Noirs - l’un des premiers artistes à donner une connotation positive à la négritude réunionnaise. Surnommé Lo Rwa dès l’enfance car seul garçon de la fratrie, Gérose Barivoitse se vit attribuer l’épithète Kaf par son patron de l’époque un gros blanc chez qui il travaillait, et qui se demandait pourquoi on l’appelait toujours le Roi, lui ce journalier agricole ? La réponse obtenue, il décréta, que si roi il devait être, alors ce serait celui des Kaf et c’est ainsi qu’il garda ce nom ! (cf akout.com). La Salle des fêtes de Sainte-Suzanne porte dorénavant son nom.

Nous prenons ensuite la direction du Bocage, et en particulier la stèle d'Edmond Albius, grâce à qui la vanille a connu son essor (cf mon article du 3 octobre 2011).

Nous avons droit à un mini-concert de maloya par l'orchestre Babakoul.

Notre guide nous parle également de la « création » du Bocage, qui était autrefois une zone inondable , donc souvent inondée. Le stade est un des premiers de la Réunion. Il y a même eu des courses de chevaux ici. Actuellement c'est le pôle sportif avec, toujours le stade, la piscine, le tennis, le canoë-kayak et le tout-nouveau stade en Eaux Vives.

Puis nous empruntons la passerelle métallique qui nous emmène à Village-Desprez, autrefois le village des pêcheurs. Nous nous rendons à l'embouchure de la rivière où un pêcheur nous attend. Il nous explique la pêche, dont la pêche aux bichiques avec ses vouves. Nous y dégustons de la mélasse. « Notre » pêcheur nous interprète ensuite une chanson en s'accompagnant à la guitare. Impossible ici de traverser la rivière : le pont qui l'enjambait a été détruit par une crue intense en 1998 et n'a pas été reconstruit. Ce pont était utilisé par le train, à l'époque où celui-ci était encore en activité.

Nous nous dirigeons ensuite sur le sentier du littoral, qui emprunte l'ancien tracé du chemin de fer. Nous nous rendons d'abord à la Gare, actuellement en réhabilitation. Le ti-train a fait son dernier voyage le 15 mars 1963, détrôné au profit de la route...

Puis le tunnel sous le phare, dans lequel passait le ti-train. Il paraît qu'on ne transitait pas impunément par le tunnel du phare, long de 45 mètres. “Celui qui portait du linge propre ressortait tout noir et, pendant la guerre, les braises du bois que l’on enfournait dans la chaudière brûlaient les vêtements !” (cf http://sciencesecole.ac-reunion.fr/html/tech_indus_matiere/ponts/html/historique_ti_train.htm: allez voir cet article, très intéressant). La photo ci-dessous vous montre des nids de paille-en-queue.

Nous poursuivons le sentier et arrivons dans le nouveau quartier en construction à l'entrée de Sainte-Suzanne : lotissement, logements sociaux, nouvelle école (c'est ici que va être transférée l’école Antoine de Bertin du Centre-Ville). Ce quartier est construit de manière respectueuse de l'environnement, puisque Sainte Suzanne est reconnue Agenda 21 local France.

Ensuite, nous arrivons au phare où une visite de la tour est organisée par petits groupes. Les salles du bas accueillent une exposition sur le maloya.

Nous nous sustenterons d'un repas créole dan'feuille figue.

L'après-midi se prolongera par un kabar... sur le thème du maloya bien sûr.

Comments

[LUMIERE34]

Adié zot tout les Réunionais (ses) je suis ravie de rencontrer ici des nouvelles de l'Ile de mes ancêtres où vit toujours une partie de ma famille. C'est tout à fait par hasard que je suis tombée sur ce blog.

Je reviendrai, je suis aussi sur Canalblog